violoniste de lapocalypse
Lentement elle sort l'instrument de son étui
En bas, on entend un claquement dans la nuit
Elle fait tourner progressivement les clés
Le sol partout sous nos pieds se met a trembler
Elle prépare ses doigts aux ongles délicats
A s'apposer sur les cordes tendues pas à pas
Gestes de virtuose, elle fait vibrer les cordes
Notes filant du bois tel un venimeux ordre
Un long legato, lave crachée des volcans
Quelques notes piquées et desg ouffres béants
Massacres inconcevables et guerres déclarées
Rien ne peut arreter l'instrument meurtrier
Tous deux vibrent jusqu'au plus profond de leurs ames
Dans leur envie de créer un merveilleux drame
Grace a cette musique, la mort lui obéit
Cruelle violoniste aux désirs assouvis
Glissant brusquement du sillet a l'harmonique
Brille dans ses yeux une lueur sardonique
L'archet monte vers mi en note saigrelettes
Comme les cris de désespoirs d'une fillette
Jouant de l'aigu au grave, du grave a l'aigu
C'est du grand art qu'elle pratique, génie méconnu
Sérénade lancinante aux reflets acides
Les cranes se fracassent, les entrailles se vident
Elle tente un crescendo pour un pompeux final
Mais ne peut achever sa danse marginale
Variant aux tons voisins, passant en fa majeur
Foudroyant une arée dans d'atroces douleurs
Créant de ses notes un paysage onirique
Etoiles filantes aux chevelures de musique
Quelques trilles parfaites en mezzo forte
S'arreter de tuer pour mieux recommencer
Parfaite observatrice que les morts indifférent
Glissant en démanché de troisième a première
Tout est vide et mort, un parfait achèvement
L'archet quitte la corde dans un dernier crissement
de yllorayuna