l'incompris

10 juin 2006

Lorsque maman est morte,
Papa voulait que tu me réconfortes.
J’étais le petit,
Et toi, l’incompris…

J’étais l’enfant fragile que l’on protège toujours,
Celui a qui on donne tout son amour.
Et toi le grand, le méchant,
Qui ne pleure même pas la mort de maman.

Et, enfin seul, tu pleurais,
Toutes tes larmes trop longtemps retenues,
Tu n’était plus le grand frère que je connaissais,
Que jamais pleurer on avait vu.

Mais ton secret était cette branche de l’audace,
Qui avançait au dessus du lac,
Un, deux, trois cracks,
Combien encore avant qu’elle ne casse?

Tu as voulu me la montrer,
Et commençant a te suspendre,
Tu m’as dit de regarder sagement et d’attendre,
Mais je ne t’ai pas écouté.

Je t’ai rejoint sur la branche, doucement,
Qui était trop fragile pour nous deux.
Je pensais que c’était un jeu,
Pourtant elle s’est cassée, réellement.

Tu es tombé au fond de l’eau,
Et j’ai atterri sur ton dos,
Papa est arrivé, j’étais bouleversé,
Je n’ai pas réussi a lui expliquer.

Le docteur est venu,
Il a fait tout ce qu’il a pu.
Isolé dans une sorte de bulle, à peine conscient,
Tu prononçais tes derniers mots, tristement.

Peu de temps a près, tu t’es éteint,
Mais je ne comprenais pas à ce moment
Que je ne te reverrais plus,
Que c’était vraiment la fin.

J’ai demandé a papa
En lui parlant tout bas,
« Si je lui fais un baiser,
Crois tu qu’il va se réveiller? »