noyade

C'est à peine si je suis tombée.
Main du destin, je t'ai forcée.
Non. Je n'ai pas vraiment sauté.
Laisses ça. A quoi bon en parler?
Je suis morte, maintenant, noyée.
Mes yeux gris grand écarquillés
Ont eu de la peine à trouver
Les tiens, bleus ciel et horrifiés
Parmis ceux qui me contemplaient.
Et dans cette onde s'est terminée
Ma vie, inutile et ratée.
Et toi, tu voulais m'empêcher
D'accomplir bien ma destinée.
Trop tard. Oui, maintenant je m'en vais,
Par les flots délicats portée.
Inutile de lancer la bouée.
Je suis bien morte et tu le sais.
Bientôt, le fleuve va m'emporter,
Avec l'onde, je fusionnerai
Et, première fois depuis qu'j'suis née,
Je me sentirai soulagée.
Et dans ces eaux pures, je serai
La naïade et la liberté.
Non, plus jamais emprisonnée.
Il n'y a rien qu'je regretterai.

impro de zyl